Poème

Animale

A pas de louve, je franchirai l’espace me séparant de toi, endormi
Toi, prisonnier de chants étranges annonçant ma douce folie...
Minuit, la métamorphose achevée, je deviens animale,
Mi-fauve, mi- femme, ta belle s’évade, voyage, cavale.

Dehors la tempête, un froid de canard,
L’orage gronde annonçant le blizzard,
La tourmente est bien pire en mon for intérieur :
Si tu découvrais mon secret, je mourrais dans l’heure.
Assoupi, protégé du sommeil des Justes,
Continuerais-tu à m’aimer si je devais te l’avouer ?

Dehors la liberté, les bois, les retrouvailles,
Innocence des jeux nocturnes, avec ma horde je m’élance entre les rocailles,
Courses éperdues à travers les futaies,
Rencontres éphémères avec les Elfes, les Fées.
La forêt me rassure,
Calme mes blessures.
Sanctuaire des bêtes où la mort peut frapper en un éclair,
Mère nourricière et protectrice de tous mes frères.

Je suis heureuse dans cet univers où règne une certaine paix.
Seul mon amour ne peut y pénétrer,
Sentence éternelle, par nos pères proclamée
Refusant notre union scellée en secret.

A l’aube, j’assiste à ton réveil,
Tu reviens toi aussi de tes songes... de quel monde parallèle ?
Ai-je vraiment une autre vie ?
J’en doute parfois, quand tu me souris...

Hélène GROSSO

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